Ecologie responsable
Cinq pains, deux poissons… Trois fois rien ! Suffisants pourtant pour nourrir cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants : parce que Jésus est passé par là et l’on ne peut que s’en réjouir. Mais aujourd’hui, avec 7 milliards d’hommes, et 9 milliards attendus en 2050, où et comment Jésus va-t-il passer ? Peut-on encore attendre de lui l’indispensable multiplication des pains… et de l’eau, la grande absente de notre évangile, pourtant cruciale aujourd’hui elle aussi ?
La réponse est claire, Jésus passe, mais il le fait en se tournant encore une fois vers les disciples que nous sommes pour leur dire : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». Allons-nous nous replier sur nous-mêmes et nous récrier : « mais nous n’avons que cinq fromages et deux bouteilles de vin » ? Halte-là ! Tous les spécialistes de l’alimentation au niveau mondial le disent : « Il ne s’agit pas de cela. Nous disposons de ressources suffisantes. Nous devons seulement apprendre à les gérer : ne rien gâcher, restreindre certaines consommations abusives, partager, redistribuer »…
Torchons et serviettes, unis pour la vie !
Torchons et serviettes, unis pour la vie !
Vous connaissez le dicton qui commande de ne pas mélanger les torchons et les serviettes. L’Évangile, lui, est plus nuancé. Les torchons et les serviettes, l’ivraie et le bon grain, les sales types et les saints peuvent être mélangés au moins pour un temps. À notre époque obsédée par la pureté, qui dresse des frontières morales et idéologiques infranchissables entre les bons et les méchants, Jésus adresse deux avertissements :
- Seul Dieu est capable de discerner avec certitude qui mérite le bonheur éternel. Aucun homme n’est fondé à se mettre à la place de Dieu pour juger du sort définitif d’un autre homme car aucun homme ne connaît le cœur de son prochain comme Dieu le connaît. Et d’ailleurs, la miséricorde et la justice de Dieu ont le dernier mot.
- Même Dieu ne jugera qu’à la fin des temps. Car l’homme est changeant. Saint le lundi, crapule le mardi ! Plein de bons désirs un jour, dévoré par la haine et l’orgueil le lendemain. L’homme est versatile, c’est sa faiblesse. Mais c’est aussi sa chance, parce que jusqu’à son dernier souffle, il peut se laisser toucher par la grâce de Dieu.
Face à Dieu, le Diable sait qu’il arrive toujours trop tard. Il sait qu’il ne sème l’ivraie qu’après que Dieu a semé le bon grain. Que l’ivraie est toujours marginale par rapport au bon grain. Mais le Diable peut encore arracher la victoire si je juge mon prochain, si je me mets à la place de Dieu. En revanche, si je laisse Dieu être le seul juge, le seul miséricordieux, alors le Diable n’a plus aucun recours.
Frère Jean-Thomas de Beauregard
Couvent de la Vierge du Rosaire à Bordeaux
Joyeux Carème
Joyeux Carême !
Une amie palestinienne est occupée à rédiger un message. Elle s’interrompt, me regarde et interroge : « Je peux écrire “Joyeux Carême !” ? » À brûle-pourpoint, j’ai répondu non. Un non de convention. Mais, bien sûr que oui, « Joyeux Carême ! »
Comment ne pas aimer cette période qui bouleverse les habitudes de toute la communauté ? J’aimais bien en France les soirées bols de riz. À cette rencontre hebdomadaire qui fait éventuellement expérimenter la faim, le christianisme en Orient oppose un changement de régime alimentaire radical, cinq jours sur sept. C’est que le jeûne dans la tradition orientale suppose la privation de viandes, d’œufs et de tous produits laitiers. Les directives spirituelles précisent que l’ascèse ne peut se faire qu’avec et sous le contrôle du père spirituel. Il ne s’agit donc pas de mourir de faim mais de faire l’expérience de la pauvreté.
Les Cendres, un chemin d’Evangile
Mercredi des Cendres
Les Cendres, un chemin d’Evangile
En ce mercredi des Cendres, nous allons recevoir de la main du prêtre ou des laïcs qui l’accompagnent, un peu de cendre sur notre front ou dans nos mains. Et à chaque personne cette invitation sera faite : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Les cendres, ces poussières de bois brûlé, nous rappellent notre origine terrienne. Enfants de la Terre, nous sommes très limités dans le temps et dans l’espace, soumis à plein de contraintes. Nous sommes poussière, et retournerons en poussière.
Les cendres symbolisent bien aussi notre péché, nos manquements, nos échecs, nos fragilités, nos limites, nos peurs.
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